Alvilda
Alexandre/Alvilda est un comédien et make up artist de formation qui débute dans sa carrière drag, oscillant entre sensualité, fétichisme et drag sans limite.
Qu'est-ce qui vous a poussé à vous lancer dans votre discipline ?
“Je suis arrivé au drag par pur hasard. Comme beaucoup, j’adorais regarder RuPaul’s drag race. C’est cette émission qui m’a ouvert les yeux sur ce monde et sur l’Art qu’est le drag. J’ai eu une période assez difficile dans ma carrière de comédien où je ne parvenais pas à trouver ma place, où je ne me sentais pas légitime, comme un imposteur. J’ai décidé de prendre une pause et de suivre une formation de make up artist (ayant en tête les fabuleuses transformations possibles grâce au maquillage) afin de pouvoir combiner le théâtre et le maquillage pendant des périodes de creux. Lors de ma formation make up artist, avec un ami, nous avions décidé d’aller à la Pride en drag, pour le fun. A cette Pride, nous avons croisé deux filles de « Chez Maman » qui nous ont dit de participer au week-end des débutantes. J’ai accepté pour faire plaisir à mon ami qui voulait se lancer dans le drag en Belgique (il est brésilien) ! De là, en travaillant avec plusieurs filles de Chez Maman pendant les répétitions, Mademoiselle Boop (fondatrice du Cabaret Mademoiselle) m’a demandé de participer à une scène ouverte au cabaret et depuis, je fais maintenant partie intégrante de leur équipe ! Sans le savoir, l’idée d’aller en drag « pour le fun » à la Pride aura marqué le début d’Alvilda.”
“Le drag est le carrefour parfait de mes passions.
La scène, le jeu, la danse, le maquillage, le divertissement, le tout en un personnage fantasmé qui dépasse les limites qu’Alexandre seul n’oserait pas franchir.”
Avez-vous eu des modèles influents ?
“Sasha Velour a joué un grand rôle pour moi. Elle a été là (symboliquement, via écran interposé) lors d’un moment difficile où je ne trouvais ma place nulle part et ne me sentait légitime en rien. Elle m’a montré que c’était ok d’être différent, de penser différemment, de s’assumer tel que l’on est et de tourner tout ça en art. Je me suis d’ailleurs fait un tatouage en hommage à Sasha Velour sur le torse pour me rappeler à chaque fois que je le vois ce qu’elle m’a apporté.
J’admire aussi beaucoup Milk pour ces mêmes raisons, que ce soit tant pour le décalage que pour l’esthétique.
Violet Chachki, Dita Von Teese et Betty Page pour le côté fetish que j’aime exploiter également. Jean-Michel Basquiat et Salvator Dali sont une immense inspiration pour moi, que ce soit dans l’esthétique, la désinvolture, l’univers.”
Quel est votre processus créatif et quelles sont les choses les plus importantes que vous gardez à l'esprit lorsque vous commencez un nouveau projet ? Y a-t-il des thèmes/questions récurrents que vous aimez aborder dans votre art ?
“J’aime me raconter des histoires pendant mes périodes de création. Une musique, un thème, une oeuvre d’art, peuvent en être le déclencheur. Je ne me donne pas de limite, j’explore et laisse l’imagination prendre le dessus. Je ne me cantonne pas à de la beauté classique pure. Pour moi, la beauté peut se trouver dans le chaos, dans le désordre et c’est ça qui est intéressant!”
Qu'est-ce qui vous plaît le plus dans votre art ?
“Le moment où grâce à un petit détail du maquillage, tout se met en place et la « fantasy » arrive.”
Quels conseils donneriez-vous aux artistes qui débutent ou à ceux qui se heurtent à des blocages créatifs ?
“Lancez-vous. Ne réfléchissez pas trop et faites ce qui vous rend heureux, vous!”
Prochain Spectacle
All you need for Christmas is DRAG
@Cabaret Mademoiselle
Du 20 au 23 décembre et du 27 au 31 décembre