Blanket La Goulue

“Queen politique, freak notoire, artiste non-binaire, ACAB.”

Picture by Kevin Couchman

Comment décririez-vous votre travaille/art ?

“Je suis un.e artiste drag Bruxellois.e qui aime fouiller dans nos mémoires musicales pour vomir les erreurs du passé. J’ai commencé le drag il y a 3 ans mais c’est en créant le collectif Not Allowed que tout a vraiment décollé, Paris, Milan, Tokyo, Schaerbeek. Je performe dans plusieurs cabarets de la ville, notamment l’incroyable Sassy Cabaret!”

“Sur scène je suis à la fois performeur.euse et MC parce que oui j’aime le contact rapproché avec le peuple, euh pardon: le public.” 

“Le drag me comble particulièrement car il me permet de proposer sur scène une réalité qui est la mienne mais aussi de passer du temps à la créer. J’aime énormément penser et créer mes looks, passer des soirées à écouter des musiques chiantes pour créer de nouveaux numéros.”

“Mais le drag me procure surtout un sentiment de légitimité à exister et cela ne serait pas possible sans ma famille drag. J’ai une chance hallucinante d’être entouré.e par des adelphes ultra attentif.ves et talentueux.ses qui permettent à Blanket d’exister, big up King Baxter, ShlaggyDaddy, Drag Couenne et Lylybeth.”

Picture by LCF

Picture by Milan Swolfs

Quelles sont vos sources d’inspiration principales comme artiste drag?

“Mon drag est né du constat qu’on politise trop peu nos quotidiens, qu’on accepte la vie et ses problèmes comme un bébé accepte sa panade molle et tiède. Je suis beaucoup inspiré.e par des modèles activistes qui ont osé dire “non” à ce qu’on leur imposait, comme La Goulue, Divine, Sylvia Rivera, Marsha P. Johnson, Paul B Preciado etc. Mais aussi par des modèles du quotidien: les sorcières, cagoles, putes, salopes, pd, guines, trans qui composent ma vie et qui la rendent vivante.”

Comment pourriez-vous décrire ta démarche artistique?

“Mon travail consiste à insérer, dans mes lipsyncs, les oppressions que je vis en tant que personne queer au quotidien. Il s’agit d’un mix entre performance artistique et activisme politique. Je fais des mashup de musiques connues dans lesquelles je modifie un ou plusieurs mots pour en changer ou révéler le sens. Les thèmes sont divers (harcèlement, les violences sexuelles, l’homophobie, etc) mais toujours connectés avec ce que je vis ou ai vécu.”

Picture by Jonathan Petit

Picture by Jonathan Petit

Quel conseil donneriez-vous à ceux qui débutent comme artistes drag?

“Je pense que dans le drag, tout style confondu, l’important est de comprendre pourquoi on le fait. D’où vient notre intention ? Quand on arrive à répondre à cette question, les choses sont plus faciles.”

Comme un.e actif.ve membre de la communauté queer, que sont pour vous les défis les plus importants auquel on doit faire face et que faudrait-il améliorer?

“Je crois que nous devons avant tout comprendre pourquoi nous sommes “communauté”, qu’est-ce qui nous uni ? Jusqu’où sommes-nous responsables les un.e.x.s des autres ? Je pense qu’à Bruxelles nous sommes en train de voir naître non pas une mais plusieurs communautés queers radicales qui se rassemblent et créent par nécessité. Des communautés qui s’autorisent, qui se politisent et qui ont compris qu’elles ne peuvent compter que sur elles-même pour exister ! Cela me procure énormément de force et d’espoir, c’est magique ! Je ne pense pas qu’il faille améliorer quoi que ce soit, c’est organique il faut laisser faire. Par contre nous devons rester vigilant.e.x.s à la récupération politique, médiatique et culturelle. Queer is not fun, Queer is not a party.”

Futurs projets

“Je travaille sur la création de Playback, un nouveau cabaret drag pour rendre les soirées Bruxelloises safer et inclusives, un show qui mettra en avant les meilleur.e.s artistes drag du pays mais aussi les babies drag. Du coup restes attentif.ve, et follow moi sur insta bitch.”

Picture by Chapersonne

Picture by Chapersonne